- Capacité de la salle : 1985
Initialement prévu pour être construit sur la légendaire avenue dont il porte le nom, le Théâtre des Champs-Elysées est en fait situé... avenue Montaigne. C'est en 1913 que les Parisiens purent découvrir cette salle, étonnante synthèse de tradition et de modernité, avec ses balcons qui rappellent le théâtre à l'italienne mais soutenus par du béton armé, et sa décoration à la fois sobre et luxueuse. En fait d'éclectisme, la première saison fut d'ailleurs étonnante. On y donna aussi bien LE BARBIER DE SEVILLE que BORIS GODOUNOV, et puis la création du SACRE DU PRINTEMPS de Stravinski, avec le scandale et les hurlements que l'on sait : Nijinski comptait, en russe et dans les coulisses, pour les danseurs ; Pierre Monteux battait une autre mesure pour les musiciens ; tandis que Stravinski passait de la salle à la scène pour tenter de sauver le spectacle.
Avec de tels événements, le Théâtre des Champs-Elysées s'impose rapidement auprès du public parisien, et Marcel Proust saluera, en Gabriel Astruc, le directeur de la salle « qui a monté BORIS GODOUNOV et, en général, suppléa aux défaillances de l'Opéra Comique et de l'Opéra ».
Après la 1ère Guerre Mondiale, la programmation fait alterner concerts, opéras et ballets, une solide tradition qui dure encore de nos jours. En ce qui concerne les opéras, on notera la récurrence de cycles Mozart, avec la venue en 1924, 1947, 1949 et 1951 de l'Opéra de Vienne, mais aussi une affinité particulière avec Wagner, comme en témoignent la venue en 1929 de la troupe de Bayreuth (avec Lauritz Melchior) qui y donne la TETRALOGIE complète, ou celle de Furtwangler qui dirige LA WALKYRIE en 1937.
Enfin, depuis ce BORIS GODOUNOV qui avait enthousiasmé Marcel Proust, le Théâtre des Champs-Elysées entretient une relation privilégiée avec le répertoire russe. Après Chaliapine, et les Opéras de Belgrade ou Sofia, c'est au tour du Théâtre Kirov de Saint-Pétersbourg de faire actuellement les riches heures de la scène parisienne.
On a pu ainsi redécouvrir récemment des opéras quelque peu oubliés de Rimski-Korsakov, au sein d'une programmation qui mêle habilement les jeunes talents et la grande tradition de l'Orchestre Philharmonique de Vienne, dans une salle entièrement rénovée en 1986 et 1987. Désormais dotée d'une machinerie scénique des plus modernes, elle a retrouvé tout son faste de 1913.
Le 23 septembre 1987, le Théâtre des Champs-Elysées est entièrement rénové.