- Capacité de la salle : 1400
Bien que la représentation d'un opéra soit attestée à Rome dès 1606 (EUMELIO d'Agazzari), les interdits du pape visant les spectacles dramatiques et lyriques y seront longtemps un obstacle au développement de l'opéra. On y ouvre tout de même un théâtre lyrique public en 1697, mais de fait, jusqu'à l'ouverture en 1880 de la salle actuelle, aucun compositeur d'importance ne s'attachera à la cité papale. La scène romaine est cependant loin d'être inexistante au XLKème siècle : Rossini est venu y créer son BARBIER DE SEVILLE au Teatro Argentina en 1816, et Verdi quatre de ses œuvres dont, tout de même, LE TROUVERE (1853) et UN BAL MASQUE (1859) au Teatro Apollo.
Mais en 1877, la ville qui était devenue la capitale de l'Italie ne possédait toujours pas d'opéra moderne. Domenico Costanzi, qui avait fait fortune dans l'hôtellerie, eut donc l'idée de léguer son nom à l'histoire de la Ville Éternelle en faisant édifier sur ses fonds un théâtre lyrique, qui devait voir le jour trois ans plus tard. La vie lyrique romaine va alors trouver un second souffle, puisque de 1880 à 1926, ce ne sont pas moins de 46 créations et de 120 premières romaines qui vont avoir lieu au Teatro Costanzi. Les créations sont toutes signées de compositeurs italiens, et parmi elles se distinguent les triomphes obtenus par Mascagni pour CAVALLERIA RUSTICANA, et par Puccini pour TOSCA. Mais au nombre des nouveautés proposées au public romain, figure aussi PARSIFAL dès 1884, tandis que Toscanini fait ses débuts à Rome en dirigeant... CARMEN. En 1926, le théâtre passe sous le contrôle de l'État fasciste, qui entreprend une modernisation et une transformation complète de l'édifice. Lorsqu'il rouvre deux ans plus tard, sous le nom de Teatro Reale dell'Opera, il poursuit évidemment la politique de création "nationale", et l'on y entend bien sûr Respighi ou Malipiero, mais aussi Stravinski, Richard Strauss et même le WOZZECK de Berg en 1942. En 1937 sont aussi inaugurées les fameuses saisons d'été à ciel ouvert, aux Thermes de Caracalla.
En 1946, l'institution adopte le nom de Teatro all'Opera, et internationalise son répertoire tout en restant fidèle aux auteurs contemporains : ce sont alors Britten, Honegger, Hindemith, Janâcek ou Henze qui seront ici joués. On y découvre aussi Renata Tebaldi en 1948 et Maria Callas (en Kundry, dans PARSIFAL !) en 1949. Ces dernières décennies, malgré de difficiles problèmes financiers, les directeurs artistiques ont su conserver la créativité et le lustre de la scène romaine.