- Capacité de la salle : 1200
Lyon possède une longue histoire lyrique puisque, en 1697, la ville avait obtenu l'autorisation fort convoitée d'ouvrir une Académie Royale de Musique. Un premier Opéra permanent est ensuite construit en 1756, théâtre qui sera rasé mais dont les fondations serviront à un nouveau bâtiment, ouvert en 1831. Au cours de cette longue histoire, l'Opéra de Lyon s'est peu à peu forgé une solide réputation d'innovation en matière de répertoire, guère démentie depuis qu'il fut considéré comme le « berceau du wagnérisme français » : LES MAITRES CHANTEURS, en 1896, et la TETRALOGIE, en 1904, y furent en effet donnés pour la première fois en France. La tradition wagnérienne perdurera jusqu'après la Seconde Guerre Mondiale, de plus en plus souvent associée à une volonté de présenter aux mélomanes de la ville des œuvres du répertoire contemporain (Schönberg et Henze sont au programme en 1967).
Mais c'est avec la venue de Louis Erio, en 1969, que cette maison s'affirme comme un des lieux les plus dynamiques de la création lyrique en France : outre LA FEMME SILENCIEUSE de R. Strauss, les premières françaises que Lyon continue plus que jamais de présenter seront alors signées Nono, Berio ou Bernd Alois Zimmermann, dont LES SOLDATS seront donnés en 1983. Cette même année, l'Opéra se dote également d'un orchestre permanent qui prend pour directeur musical John Eliot Gardiner. Le large répertoire de ce dernier, et notamment sa connaissance de la sensibilité baroque, tout comme les affinités de son successeur Kent Nagano (nommé en 1988 et toujours en poste) avec la musique du XXème siècle, ont donné à cet orchestre une capacité d'adaptation et une ouverture remarquable aux œuvres les plus diverses.
En 1993, l'Opéra de Lyon a été entièrement reconstruit par l'architecte Jean Nouvel, après six saisons passées hors les murs dont l'institution a d'ailleurs profité pour se faire connaître, en d'autres lieux, auprès d'un nouveau public. Ce nouveau bâtiment, qui intègre une grande verrière aux murs de l'ancien théâtre, est le parfait symbole de son histoire : une alliance d'audace et de tradition. Pour cette réouverture, on y a ainsi repris le PHAETON de Lully qui ouvrait la première saison au XVIIème siècle, et créé le fort peu connu RODRIGUE ET CHIMENE, opéra inachevé de Debussy. Fort de ces succès, mais aussi d'une politique déformation des jeunes chanteurs et d'une production audiovisuelle dynamique, l'Opéra de Lyon a été, en 1996, la première institution non parisienne à obtenir des autorités françaises le statut d'«Opéra National ».