- Capacité de la salle : 2100
L’histoire de la salle actuelle ne commence véritablement qu'à la fin du XVIIIème siècle. En effet, après plus d'un siècle d'engouement pour l'opéra italien qui s'était concrétisé par la construction du Théâtre de la Cour (l'actuel Théâtre Cuvilliês encore en activité), les esprits commencent à ressentir le besoin d'un art lyrique allemand. D'un répertoire allemand, comme le plaide Mozart, fort actif à Munich notamment lors de la création de son IDOMENEO, mais aussi d'un théâtre allemand, puisque le Théâtre de la Cour est réservé à l'art italien. Les guerres napoléoniennes et la soudaine passion du roi Maximilien 1er pour le Théâtre de l'Odéon à Paris retarderont cependant le projet.
Il faudra donc attendre 1818 pour que le public puisse enfin découvrir ce « Théâtre National », subtile et luxueuse synthèse de styles divers : les loges de la tradition italienne y cohabitent avec les innovations de l'école architecturale française. Parmi les nouveautés figurait un réservoir d'eau destiné à servir en cas d'incendie, qui ne put cependant sauver le bâtiment des flammes en janvier 1823 : l'eau était gelée. L'Opéra est donc reconstruit, à l'aide d'une taxe sur la bière, un financement original mais d'un rendement particulièrement efficace. Après ces commencements pour le moins difficiles, le Théâtre National rouvre en 1825, et devient le foyer de l'art lyrique allemand, jusqu'à assurer la création, entre 1865 et 1870, de quatre opéras de Wagner (TRISTAN ET ISOLDE, LES MAITRES CHANTEURS, L'OR DU RHIN et LA WALKYRIE).
Wagner donc, mais aussi Mozart et Richard Strauss vont vite devenir les piliers du répertoire au cours de la première moitié du XXème siècle, grâce au talents de chefs comme Bruno Walter, Hans Knappertsbusch et... Richard Strauss, lui-même natif de Munich. Strauss verra deux de ses opéras créés dans sa ville natale : FRIEDENSTAG (Jour de Paix, 1938!), et CAPRICCIO (1942) dont le livret a été élaboré en collaboration avec le chef d'orchestre Clemens Krauss, alors Directeur de l'Opéra.
La destruction du bâtiment pendant la guerre n'empêchera pas la tradition de perdurer. C'est ainsi que de 1952 à 1967, l'institution est dirigée par Rudolf Hartmann, un ancien collaborateur de Richard Strauss et Clemens Krauss, et qu'après bien des hésitations sur l'opportunité de bâtir une salle moderne, l'ancien édifice de 1818 est reconstruit en 1963. Le long règne du chef d'orchestre Wolfgang Sawallisch (1971-1992), éminent représentant de cette tradition faite de rigueur et d'engagement, montre assez la constance avec laquelle le Bayerische Staatsoper assume l'héritage de sa brillante histoire.