- Capacité de la salle : 2256
La tradition lyrique, à Covent Garden, remonte au XVIIIème siècle. C'est là, par exemple, que Haendel a présenté un grand nombre de ses opéras au public de Londres, dans un bâtiment construit en 1732 par John Rich, l'heureux promoteur du BEGGAR'S OPERA. A cette époque, on y donnait également des pièces de théâtre, et des pantomines, une tradition qui durera jusque dans les années trente. Bien des années plus tard, d'ailleurs, Covent Garden devait aussi accueillir les spectacles les plus divers : cinéma, cabaret, patinage ou cirque.De nos jours seul la danse, avec le Royal Ballet, et l'opéra, s'y partagent la saison.
Comme bien des maisons d'opéra, l'histoire de Covent Garden est rythmée par les incendies, qui ont détruit le bâtiment à deux reprises. C'est donc en 1809 qu'est inauguré un deuxième Théâtre Royal, pour lequel Weber composera Oberon en 1826. A partir de 1847, les Londoniens y découvrent essentiellement le répertoire italien et les opéras de Rossini et Verdi.
Après l'incendie de 1856, et jusqu'en 1914, le troisième théâtre construit sur le site de Covent Garden se rendra célèbre en invitant les voix légendaires, et payées à prix d'or, des Nellie Melba, Caruso ou Adelina Patti, cette dernière refusant également, par contrat, la moindre répétition... Enfin, après la Première Guerre Mondiale, ce sont les chefs d'orchestre qui assoient la réputation de la salle : Bruno Walter vient y diriger, mais aussi, bien sûr, Thomas Beecham qui, dès 1910, avait introduit Richard Strauss au répertoire.
Pourtant, pendant la Seconde Guerre Mondiale, Covent Garden est transformé en « Palais de Danse » (sic). Mais, après quelques hésitations, une grande et nouvelle idée s'impose, la création d'une troupe permanente d'opéra. Karl Rankl est nommé directeur musical, et la Covent Garden Opera Company (qui deviendra The Royal Opera en 1968) donne son premier spectacle en 1947. Les directeurs musicaux qui succéderont à Rankl auront alors pour nom Rafael Kubelik, Georg Solti, Colin Davis et Bernard Haitink, mais ces étoiles de la baguette sauront préserver le fameux esprit de troupe de Covent Garden : même si, bien sûr, on y invite les plus célèbres voix, elles sont toujours tenues d'assister aux répétitions.