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La saison 2017-2018 du Palais Garnier à Paris

Troisième saison de Stéphane Lissner à la tête de l’Opéra national de Paris mais toute première pour la grande étoile Aurélie Dupont, nouvelle directrice de la danse.

Comme de coutume, la danse est prédominante au Palais Garnier et on ne le dira jamais assez, la compagnie de Ballet de l’Opéra national de Paris est l’une des meilleures au monde. En passant allégrement du répertoire le plus classique aux chorégraphies modernes les plus exigeantes, les spectacles présentés méritent tous que l’on s’y arrête. Les grands succès comme La Fille mal gardée de Frederick Ashton ou Onegin de John Cranko sont la partie émergée de l’iceberg aux côtés des soirées des grandes chorégraphes de notre temps comme Anne Teresa De Keersmaeker ou Pina Bausch. Le monstre sacré de la danse est présent deux fois cette saison avec le bel Orphée et Eurydice de Gluck et surtout le fameux Sacre du Printemps.

Véritable temps fort de la saison, la musique de Stravinsky est dirigée dans la fosse par le plus grand spécialiste Esa-Pekka Salonen. Un autre temps fort est sans doute le splendide Joyaux de Georges Balanchine, un chef-d’œuvre qui n’est pas à l’affiche si souvent que cela. La chorégraphie n’est pas seulement l’art du mouvement mais c’est également un art en mouvement, pour preuve ces nombreuses créations qui enrichissent le répertoire.

Cette saison 2017-2018, les noms de James Thierrée et Iván Pérez sont en haut de l’affiche. On retient également celui d’Alexander Ekman car le chorégraphe suédois est invité pour la première fois à Garnier avec Play, tout nouveau spectacle très attendu.

Le Palais Garnier accueille la danse mais aussi de belles productions lyriques qui méritent largement le détour tant elles sont prestigieuses. Arrêtons-nous tout d’abord sur une série de récitals de chant qui offre aux plus grandes voix actuelles, un décor sublime. Matthias Goerne est un récitaliste de grande classe comme Sophie Koch, Simon Keenlyside ou Piotr Beczala. La diva Angela Gheorghiu peut mesurer ici sa popularité internationale.

Côté production, on retrouve avec plaisir Così fan tutte de Mozart qui a séduit à la fois le public de la danse et celui de l’opéra grâce au travail d’Anne Teresa De Keersmaeker chorégraphe et metteur en scène ici. Le grand chef bienaimé Philippe Jordan, actuel directeur musical de l’Opéra national de Paris est dans la fosse. Mozart encore avec La Clemenza di Tito qui bénéficie d’une double distribution très haut de gamme (Ramón Vargas/ Michael Spyres, Stéphanie d’Oustrac/Marianne Crebassa, Amanda Majeski/Aleksandra Kurzak, etc.).

La création contemporaine n’est pas oubliée avec un grand moment à l’Opéra. Only the sound remains de la grande compositrice Kaija Saariaho offre à Philippe Jaroussky la possibilité d’exprimer une nouvelle facette de son grand talent. L’immense artiste Barbara Hannigan revient dans le doublé Château de Barbe-Bleue de Bartók / Voix Humaine de Poulenc dans la mise en scène parfaite de Krzysztof Warlikowski.

Enfin, deux nouvelles productions attirent le regard car le très bel oratorio Jephtha de Haendel est dirigé par William Christie et réunit sur scène Ian Bostridge, Marie-Nicole Lemieux et Valer Sabadus, entre autres. Et le truculent Don Pasquale de Donizetti a une distribution quasi idéale (Michele Pertusi, Nadine Sierra, Lawrence Brownlee et Florian Sempey). De grands moments !

La saison de l’Opéra national de Paris se répartit entre ses deux salles principales. Vous retrouvez la vue d’ensemble de la saison 2017-2018 de l’Opéra Bastille en suivant ce lien.